Glauque
Dans les recoins sombres qui peuplent ma vie, reluisent des fleurs venues d’une autre ère. Eclairant à leur pied le parquet vieillit, leurs racines s'entremêlent sous une glauque lumière. Pareil aux reflets d’un océan perdu, à ceux des plafonniers qui ornent l’asile. Ramène en moi des souvenirs douloureux, comme des samares de frêne portés par la brise. Jamais n’ai-je connu d’aussi doux paradoxe, que celui qui sommeille tendrement dans ce mot. Mêlant la beauté à une violence gore, comme la vue d’un poète devant l’échafaud. Cette couleur de nature immaculée et diaphane n’est aujourd'hui plus qu’une lueur condamnée, à une éternité d'oisiveté au placard, des mots résilier pour leurs styles trop âgés.
Froide et sans vie elle fleurit alors, dans les sombres couloirs de nos institutions, et partout il pèse une ambiance de mort, quand brille l’éclat des sinistres néons.
Jamais plus le glauque ne sera à l’espoir, ce qu’il est aujourd'hui aux désillusions, tant la marche folle de notre société d’avares, à piétiner la racine de l'idée et son nom. Alors va dans l’oubli, Ô toi sens renier, pourrir au milieux de tes frères dépassés, en sachant qu’à jamais sera omis l’éclat, de la frêle beauté qui émanait de toi. Je garde en seul souvenir de ta brève existence des écrits de poètes déjà morts avant toi, et je vois apparaître une certaine indécence, quand mon esprit s’accouple à ces nuances là.
Poem on the “Glauque” colour - 2021 - Meïko